Le Prix Humanitaire Lucienne Deschamps 2014 décerné à cinq institutions et une personnalité

 La Fondation Lucienne Deschamps a procédé, le 6 décembre dernier, à la cinquième cérémonie de remise du Prix Humanitaire Lucienne Deschamps.

Créé en 2010, le Prix Humanitaire Lucienne Deschamps a pour but de faire sortir de l’ombre ces personnalités et organisations à but non lucratif qui œuvrent pour l’amélioration du sort du peuple Haïtien.

 

Cette année, la Fondation Lucienne Deschamps honore :

 

Le Centre Saint-Vincent pour Enfants Handicapés

« Pour son travail de prise en charge et d’intégration des enfants handicapés dans la société » 

 Créé en 1945 par la religieuse épiscopalienne Sister Joan, le Centre Saint-Vincent pour Enfants Handicapés lutte depuis 69 ans pour l’intégration des personnes handicapées dans la société Haïtienne. Aujourd’hui, c’est l’établissement de référence en matière d’éducation des aveugles, des sourds et des handicapés  moteur et mental. De plus, il accueille dans son internat, 70 enfants qui viennent de la province. Ces élèves sont logés, vêtus, et soignés à l’année longue par le Centre.

En faisant preuve d’ingéniosité, les professeurs de Saint-Vincent transforment les manuels scolaires traditionnels pour palier au manque de matériel didactique adaptés aux handicapés et suivre le programme du Ministère de l’Education Nationale.  Preuve de la qualité de l’enseignement dispensé, le Centre Saint-Vincent a obtenu un taux de 100% de réussite aux examens de la sixième année et un taux de 90% aux examens de la neuvième année fondamentale en 2013.

Le Centre Saint-Vincent est bien plus qu’une école, c’est également une clinique spécialisée. Les handicapés viennent des dix départements du pays pour obtenir des services médicaux de qualité à coût réduit.

Depuis le séisme qui a causé de grands dommages aux structures de l’établissement, le Centre Saint-Vincent fait face à de nombreuses difficultés. Situé au bas de la ville, dans la zone décrété « cité administrative » par l’Etat, le Centre Saint-Vincent fait face à l’expulsion.

En dépit de toutes ces difficultés, Saint-Vincent poursuit sa mission. Il veut contribuer à la création d’un langage des signes Haïtien et veut l’enseigner aux professionnels des différents secteurs d’activité de la société parmi d’autres projets.

 

 La Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny en Haïti

« Pour son engagement sans relâche à fournir une éducation de qualité aux jeunes Haïtiennes et Haïtiens »

 La congrégation des Sœurs de Saint Joseph Cluny a été fondée par Anne-Marie Javouhey en 1807. Présente à travers les cinq continents, elle est active en Haïti depuis le 5 juin 1864.

Aujourd’hui, elle compte une vingtaine d’écoles et plus de dix mille élèves issus de différents milieux. Un fond de parrainage alimenté par les anciennes de Sainte-Rose de Lima et d’autres donateurs permet à des centaines d’élèves de condition modeste d’avoir accès à une éducation de qualité.

Bien que l’éducation soit sa principale mission, la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny s’adonne également à la pastorale sociale et offre des soins de santé avec deux dispensaires qui desservent des communautés désavantagées comme celle de Saint-Antoine à Port-au-Prince.

Depuis 1893, les sœurs de Saint-Joseph assurent la gestion de l’Internat  Sainte-Madeleine pour jeunes filles orphelines ou déplacées. Un nouveau local devait héberger une centaine de pupilles  de l’internat à Bourdon, mais le séisme de 2010 causa des dommages irréparables au bâtiment et il a été déconseillé de reconstruire sur le site.

Toutefois, les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny ne baissent pas les bras. Après une longue recherche, elles ont fait l’acquisition d’un terrain de 2 carreaux à Morne à Cabrit, à proximité du Village Lumane Casimir. Aujourd’hui, elles recherchent activement des fonds pour achever la construction du nouvel internat Sainte-Madeleine.

 

FONDATION SEGUIN

« Pour son  travail de sensibilisation, d’éducation, de protection et de préservation du Parc la Visite »

 En 2004, seize jeunes professionnels consternés par la dégradation rapide d’un de leur site naturel  préféré, se réunissent pour sauver le Parc Nationale la Visite.

En effet,  la Fondation Seguin, n’arrête pas de tirer la sonnette d’alarme depuis maintenant 10 ans  L’enjeu est de taille car le Parc Nationale La Visite est un véritable réservoir d’eau pour les départements de l’Ouest et du Sud-est avec 80 sources. Nommée « réserve de la biosphère du Massif de la Selle » par l’Unesco, les douze mille hectares de superficie du parc abritent maintes espèces d’oiseaux, de batraciens, et de reptiles rares et endémiques. De plus, elle recèle de nombreuse grottes et gouffres à découvrir.

Pour combattre le déboisement entrepris par la population de la zone, la Fondation Seguin s’allie aux chefs d’associations paysannes et aux élus locaux pour arrêter la destruction systématique d’espace de foret en faveur de la culture maraichère.

Elle contribue à la formation de chefs forestiers et de techniciens agricoles pour la gestion du Parc et d’une pépinière d’une capacité de 350,000 plantules par an. La Fondation Seguin forme également des guides spéléologues locaux dans le but d’encourager l’exploration des grottes du site, participant ainsi à la promotion de l’Eco-tourisme responsable.

Elle engage les paysans dans son programme de reboisement et la construction de murs secs pour combattre l’érosion. La Fondation fait encore appel à eux pour l’entretien des routes d’accès entre Furcy et le Parc la Visite. Elle montre ainsi à la population locale comment la protection de la nature et une exploitation responsable des ressources naturelles est génératrice de richesses.

Aujourd’hui, la Fondation Seguin compte une quarantaine de membres actifs et se donne pour défi d’augmenter la capacité de sa pépinière à 1.5 millions de plantules par an d’ici à 2015. Après le « sac écolo » vendu dans les supermarchés de Port-au-Prince, et la campagne « un maillot, un arbre », la Fondation Seguin présente cette année le livre « Ensemble, sauvons le Parc la Visite » pour sensibiliser et récolter des fonds au profit de ses projets.

 

 HAPPY HEARTS FUND

« Pour son engagement dans la construction d’infrastructure scolaire en Haïti pour un développent durable» 

 Happy Hearts Fund œuvre exclusivement dans les pays victimes de catastrophe naturelle. Une fois que l’aide d’urgence post désastre se retire, la Fondation intervient en construisant des écoles solides afin qu’aucun enfant ne soit privé de l’espoir d’un avenir meilleur que seule l’éducation peut lui apporter.

La présidente de cette organisation a elle-même survécue au tsunami de décembre 2004 de l’Asie du Sud-est et a été témoin de l’oubli dans lequel tombent les enfants après les premiers mois d’aide humanitaire. En effet, dans certains villages de la Thaïlande, il a fallu plus de 6 ans pour que les écoles soient reconstruites. De ce fait, les élèves de ces communautés  ont doublement souffert du Tsunami.

Forte de cette expérience, Madame Petra Nemcova, ressortissante Tchèque, met sur pied en 2005, Happy Hearts Fund. Dix ans plus tard, la Fondation est déjà rendue à la construction de sa 100eme école et est présente dans 9 pays.

En Haïti, suite au séisme de 2010, Happy Hearts Fund a construit 6 écoles desservant 3,388 élèves de différentes communes telles Cité Soleil, Jacmel, et Delmas. Grâce à des méthodes innovatrices de mobilisation de ressource, des fonds ont déjà été récoltés pour la construction de 6 écoles additionnelles.

Soucieuse d’impliquer la communauté et ses leaders dans ces écoles, Happy Hearts Fund établi des partenariats avec des institutions locales dès la première phase de la construction jusqu’à la gestion quotidienne de l’établissement.

De plus, tous les établissements scolaires bâtis par Happy Hearts Fund respectent les normes nationales et internationales de construction et sont conçues pour servir de refuge à la communauté en cas de catastrophe naturelle. 

 

HOPITAL BERNARD MEVS

« Pour avoir rendu des soins médicaux  de qualité accessibles à toutes les bourses »

 Dans un pays ou le système de la santé publique est défaillant et les soins médicaux gratuits quasi inexistants, l’Hôpital Bernard Mevs se distingue par la qualité des soins médicaux dispensés mis à la portée de toutes les bourses.

Il se distingue également par la variété de services offerts tels : soins intensifs, service d’urgence, traumatologie, chirurgie, d’orthopédie, laboratoire, radiologie, traitement du cancer du sein et du VIH,  entre autres. De plus, l’Hôpital possède le CT scanner le plus sophistiqué du pays. Plus de 3,500 patients sont traités mensuellement à cet hôpital à un coût subventionné à plus de 50%.

 Crée en 1994, par la famille Mevs, L’Hôpital contribue à la formation de professionnels de la santé Haïtiens et de l’étranger à travers un programme d’échange avec des universités et hôpitaux des Etats-Unis. Le centre accueille également un programme de résidence en pédiatrie d’une durée de trois ans.

En dépit du financement de différents partenaires, dont l’Etat Haïtien, le budget pour pérenniser ces différents programmes et services  demeure l’obstacle numéro un de cet hôpital à but non-lucratif.

Mais loin de se laisser abattre, l’Hôpital  Bernard Mevs est en pleine campagne de levée de fonds pour construire le centre de soins intensifs le plus sophistiqué du pays. Une fois achevée, ce centre offrira les services de soins intensifs du plus haut niveau de toute la Caraïbe.

 

JACQUES BOURJOLLY JUNIOR

« Pour son engagement auprès des enfants démunis par le sport »

 Voir sourire les enfants est la motivation de Jacques Bourjolly Junior, mieux connu sous le nom de Kako.

En effet, Monsieur Bourjolly se dévoue à rendre heureux les enfants défavorisés, notamment à travers le sport, car pour lui le sport est une méthode d’enseignement des grandes valeurs de la vie  telles, le travail d’équipe, le vivre-ensemble, le sens du travail bien fait, l’écoute de l’autre, la discipline, et l’auto détermination.

Apres avoir connu une certaine notoriété comme comédien, Kako crée en 2008, The Smile Project, le projet sourire. Il  entreprend avec ses partenaires, une grande campagne de collecte de jouets afin de les distribuer à plus de 1000 enfants démunis répartis dans quatre orphelinats de l’aire métropolitaine. L’opération connait un grand succès et encourage M. Bourjolly à poursuivre dans cette voie.

Suite au séisme du 12 janvier 2010, il entreprend une deuxième campagne mais cette fois-ci, il s’agit de chausser 3,000 enfants. Kako et son équipe visitent 7 orphelinats et prennent les pointures de chacun des enfants afin garantir à chaque bénéficiaires des baskets à sa taille.

Depuis ces deux premières initiatives, Jaques Bourjolly Junior poursuit différents projets dans les domaines de l’éducation et du sport. Qu’il s’agisse de rénover le gymnasium Vincent du  Cap-Haitien ou d’équiper les dortoirs et la cuisine d’un orphelinat, ou encore de restaurer le terrain de jeu du Lycée de Petionville, il s’engage dans la communauté avec des actions concrètes.

En 2012, les projets de Jaques Bourjolly Jr. passent sous l’appellation Kako’s Kids. Cette année, pour la 3eme année consécutive, il a accueilli 120 enfants des rues et orphelins dans un camp de basketball. Ces bénéficiaires ont ainsi acquis les notions de base du basketball et ont reçu un repas chaud à chaque rencontre.

Conscient de l’impact positif que l’action d’une seule personne peut avoir sur son entourage, Kako encourage d’autres volontaires a s’engager. Il cible particulièrement les adolescents de milieu aisé afin d’éveiller en eux la conscience civique et citoyenne.

C’est dans cet esprit qu’en 2015, Kako lancera en Haïti, le projet « Gran fre, Ti fre » en partenariat avec le Centre d’Accueil de Delmas.  L’objectif de ce projet est d’associer un mentor à chacun des adolescents du centre  pour les accompagner, les conseiller, les  inspirer à prendre en main leur vie.

Pour joindre vos efforts aux nobles activités des récipiendaires du prix Humanitaire Lucienne Deschamps 2014, vous pouvez les contacter aux numéros de téléphone  suivants :

Centre Saint-Vincent pour Enfants handicapés : (509) 2940-1015/3788-0434

Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny : (509) 3910-5778/3738-1546

Fondation Seguin: (509) 2813-1347 /  3449-7445

Happy Hearts Fund : info@happyhearts.org

Hôpital Bernard Mevs: (509) 3701-0149 /3838-7655

Jacques “Kako” Bourjolly Jr: kako.bourjolly@gmail.com